Les métiers manuels ont le vent en poupe. Attirer les jeunes vers des métiers artisanaux est l’un des objectifs des grandes marques du luxe. Cela s’est vérifié au Salon LES DE(UX) MAINS DU LUXE, qui s’est tenu à la station F Paris, à la mi-décembre.
Les jeunes sont souvent les admirateurs des grandes Maisons. Mais sont-ils encouragés dans leur éducation future par leurs parents ? Le baccalauréat reste encore aujourd’hui pour beaucoup un passeport minimal avant de se lancer dans le monde du travail… « Passe ton Bac, mon fils… ! » (Adage bien français !)
Les métiers manuels ont le vent en poupe
Il y a beaucoup de préjugés quant au CAP (certificat d’aptitude professionnel). Certains pensent que ce diplôme est sans importance. Pourtant, les grandes Maisons françaises du luxe prouvent leur vif intérêt. De nombreuses formations sont mises à disposition des élèves.
Partir directement en CAP à la fin du collège peut présenter des avantages. L’adolescent s’engage dans une filière qu’il a choisie et qui lui convient.
Mieux : il est quasiment assuré d’avoir un emploi à la sortie. Ce candidat a la possibilité de s’arrêter ou de poursuivre avec un Brevet des Métiers d’Art, voire un Bac professionnel. Rejoindre au plus tôt ces filières permet d’acquérir une maîtrise du geste très appréciée par les employeurs.
Pendant trois jours, ateliers et conférences étaient au programme du salon LES DE(UX) MAINS DU LUXE en attirant le plus grand nombre.
Il n’y a pas de contestation possible: le luxe fait partie de « l’ADN » de la France. Sa réussite en ce domaine est applaudie à l’international, en particulier par la Chine. Le luxe inscrit à son palmarès une source d’emplois qualifiés et durables.
Une table-ronde de clôture a été organisée en présence de trois ministres et d’une sénatrice : la ministre de la Culture : Rima Abdul-Malak, la ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnelle : Carole Grandjean, la ministre des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme : Olivia Grégoire et la Sénatrice Catherine DUMAS.
LVMH et son Institut des Métiers d’Excellence
« Nombre de grandes Maisons forment par leurs propres moyens, leurs futurs employés, par exemple, le groupe LVMH avec son Institut des Métiers d’Excellence. » souligne le directeur : Alexandre BOQUEL, interrogé en exclusivité.
Quel était l’intérêt précis pour LVMH d’être présent au salon ?
Nous nous intéressons à ce salon chez LVMH. Trouver les talents de demain sur les métiers de savoir-faire est pour nous comme pour les autres, un vrai challenge ! Nous nous rendons compte des difficultés à recruter les jeunes… sans doute parce qu’ils ne connaissent pas ces métiers. Il est vrai que l’on connaît mieux ceux de couturier, ou de maroquinier, mais peu , voire pas du tout les 280 autres métiers du groupe LVMH.
Si nous créons ce type d’événement aujourd’hui, c’est parce qu’il y a urgence à venir parler avec ces jeunes générations. Il est nécessaire de leur faire comprendre ces dérivés, tous ces métiers exceptionnels, à les former puis à les recruter. En plus de tout cela, nous leur expliquons clairement combien ce savoir-faire est précieux et envié par le monde entier.
Qui peut postuler ?
Notre Groupe recherche tous les talents, tous les profils à condition que les candidats soient motivés et aiment le secteur du luxe. Pour être artisan, faut-il avoir reçu obligatoirement une formation adéquate ? Oui, mais pas seulement… En fait notre institut propose des formations à des personnes qui peuvent avoir un niveau de troisième.
On peut être recruté chez LVMH, avec une formation gratuite puis faire un stage d’apprentissage. Ces formations et stages sont non seulement gratuits mais rémunérés. De 16 à 60 ans, chacun peut avoir la chance d’entrer chez nous. Cependant, l’exigence et la patience sont des maîtres mots dans nos Maisons !
Est-ce que la RSE est importante pour le groupe ?
Le Groupe a toujours été un pionnier en ce domaine. Nous disposons d’un programme qui s’appelle LIFE 360, au sein du quel le groupe LVMH s’est fixé des objectifs à 3, 6 et 10 ans en matière de climat, biodiversité et économie circulaire. Ce programme est au cœur de nos préoccupations.
Nous sommes extrêmement sensibles, non seulement aux métiers du savoir-faire, mais aussi à l’Environnement. Un artisan qui travaille des matières naturelles, tel un vigneron dans ses vignes, sait combien il est nécessaire de protéger son environnement. C’est en prenant soin de son environnement que l’on obtient le meilleur résultat.
Tous nos artisans en ont conscience, ils sont des modèles à ce sujet. Leur travail est respectueux et durable. Concernant les matières premières, nous restons attentifs à travailler sur des filières éco-responsables. Nos objectifs fixés sont respectés à la lettre. Nous avons une plateforme nommé « Nona Source » (tissus achetés, non utilisés).
Ce programme nous incite à récupérer les matières non utilisées par nos Maisons et à leur donner une seconde vie. Il nous est alors possible de les vendre à des jeunes stylistes à des prix extrêmement intéressants, ou d’en faire bénéficier des écoles de design.
Dans cet écosystème, toutes les Maisons du groupe LVMH ont à cœur d’être à la pointe des « meilleurs comportements éco-responsables et sociaux ». N’avons-nous pas lancé en 2014, l’Institut des métiers d’excellence ? (Un institut qui forme de la plus respectueuse et dynamique façon nos savoir-faire).
Ces engagements sont très importants, vraiment prioritaires pour nos générations futures ! En tant que leader du monde du luxe, nous devrons toujours aller plus loin et montrer l’exemple.
Plus d’informations :
https://www.comitecolbert.com
https://www.lesdemainsduluxe.com
Proposition de lecture : https://www.airsdeparis.fr/focus/luxe-et-technologie/
Texte: Wendy et Michèle
Assistante de rédaction: Wendy Goncalves
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