Michel Haillard : Immaculée Collection

La collection capsule « Immaculée Collection » du créateur de mobilier d’art Michel Haillard s’est installé chez LECLAIREUR, 10 rue Herold 75001 Paris .

LECLAIREUR x Michel Haillard

Immaculée Collection

Il était une fois une rencontre, celle du visionnaire Armand Hadida et de l’artiste Michel Haillard. Michel rêvait d’exposer dans ce lieu magique qu’est LECLAIREUR Herold depuis des années, car il règne dans ce temple de l’insolite, une énergie hors du temps.

Cette rencontre, ce lieu, ont allumé l’étincelle artistique et ont fait naître une idée, celle de transcender les millénaires pour imaginer à quoi pouvait ressembler le design aux origines, à l’ère glaciaire notamment.

Blanc et sauvage sans nul doute.

C’est de ces polarités, de ces contrastes, le brut et le sophistiqué, le baroque et l’épuré, le plastique et le naturel, le maculé et l’immaculée qu’est née cette collection composée de 7 pièces singulières à la fois lumineuse et profonde, comme un voyage dans l’éternité.

Entretien avec Michel Haillard

Pourquoi cette exposition ?

Mon travail, c’est un travail de scénariste. J’ai été longtemps scénariste de dessin animé. J’ai eu envie un jour de faire des scénarios avec des objets, donc de l’invention d’une tribu imaginaire. Chaque objet a une histoire, l’histoire de la mienne, plus celle du spectateur, celle de celui qui va l’utiliser.

Je voudrais faire du recyclage avec des animaux, avec l’énergie des animaux morts qui redevient vivant…

Ici, on a 7 pièces, donc qui sont issues d’une rencontre avec Armand. Armand avait envie de choses blanches et j’ai travaillé très peu avec le blanc. Ca n’est pas ma couleur préférée, donc il y a eu un challenge qui était de faire des pièces blanches.

Qu’est-ce qui vous inspire ?

L’inspiration est toujours l’intuition, pas la réflexion pour moi.

L’inspiration, c’est en fait avoir une vision et puis après de trouver les moyens techniques de réaliser la vision.

L’idée de mon travail, c’est de travailler avec des objets et de faire du recyclage. Depuis une trentaine d’années, je travaille avec des vieux fauteuils, des vieilles commodes que j’assemble, découpe, et transforme en mettant des peaux d’animaux et des cornes.

Les animaux, je les trouve sur les brocantes ou dans les salles de ventes , des ventes de chasse, des gens qui ont leur grand-père chasseur et qui veulent revendre tout ce qui se trouvait dans la maison.

J’ai pris des animaux qui ont été abandonnés, et non pas d’élevage d’animaux pour faire mes fauteuils. C’est une grande différence avec Hermès par exemple, qui a des élevages de crocodiles. Les crocodiles sont tués pour faire des sacs. Moi ce n’est pas ça. Je trouve une peau , des cornes, et j’en fais quelque chose qui rend hommage à ce que je trouve.

Ce que je recherche, c’est ce qu’il y a de commun aux peuples de la Terre. Et souvent ce qui est commun, c’est l’animalité. C’est-à-dire que nous sommes tous nés d’animaux et c’est ce petit commun dénominateur que je recherche.

Ce qui m’intéresse, c’est d’assembler des choses, de l’énergie qui reste après la vie de l’animal pour en faire quelque chose de vivant…