Dawei Sun, en 2010, il lance et co-dirige la marque de prêt-à-porter : Belle Ninon. Un an plus tard, il reçoit le prix des « Nouveaux Talents Mode ELLE ». Enfin, il était directeur artistique chez Cacharel. En 2016, il renforce son identité en créant sa propre marque.
Rencontre avec Dawei Sun
Vous êtes né en Chine puis avez poursuivi vos études en France.
Pourquoi cette double culture ?
J’ai en effet grandi en Chine et pendant vingt ans mon univers s’est imprégné d’une culture chinoise. Pour parfaire mon art, j’ai décidé de poursuivre mes études à L’École de la Chambre Syndicale de la Couture à Paris. Là, j’ai pu enrichir et élargir ma vision du monde et de l’esthétique sur le plan artistique.
Avoir cette double culture est quelque chose d’extrêmement important pour l’épanouissement d’un créateur. J’ai eu la chance d’observer et d’apprendre en considérant les choses sous un autre angle. Mon style est une combinaison entre minimalisme, pragmatisme et romantisme.
Vous avez créé la nouvelle marque « Dawei »,
Quelle différence vis-à-vis de la marque « Belle Ninon » ?
« Belle Ninon » exprime son élégance parisienne. Elle est douce et féminine, contrairement à DAWEI qui est une marque indépendante de prêt-à-porter féminin formé de plusieurs univers.
Il a ce côté urbain sportswear avec beaucoup d’énergie, un esprit jeune et une note amusante. Il est minimaliste avec une touche romantique et poétique.
J’ajoute souvent « un petit twist » dans des finitions ou dans des détails particuliers : le boutonnage, les coupes ou encore les jeux de rayures, volants et fentes. Dawei est une marque de style actif, il concerne les femmes indépendantes et voyageuses.
Est-ce que la culture chinoise vous inspire ?
Mon existence est étroitement liée à la culture et à la richesse de la philosophie chinoise.
Je suis d’accord avec certains points de Laozi et ainsi qu’avec ceux des légalistes.
Les pensées de Wang Yangming font partie de celles qui m’inspirent et me guident tous les jours.
Qu’elles ont été vos inspirations pour cette collection ?
Inspirée de la définition du romantisme de Charles Baudelaire (1821-1867), la collection FW18-19 DAWEI s’oppose à la tradition. Elle vise la libération de l’imagination. Elle a cette force graphique de patchworks aux accents de tapisserie et d’alliances de motifs à carreaux ou de rayures inscrits dans les traditions d’ici et d’ailleurs.
Elle est la grâce absolue des épaules arrondies et des manches ballons. Alliances modernes et romantiques, couleurs naturelles relevées d’éclats métallisés, des coupes street savamment twistées de détails de corsetterie…
Le romantisme n’est ni dans le choix des sujets, ni dans la vérité exacte, mais dans la manière de sentir. Recherche à l’extérieur ? C’est à l’intérieur qu’il est possible de le trouver.
Comment ressentez-vous actuellement la mode en Chine ?
Tout est possible… l’avenir est imprévisible, le marché en Chine se transforme à grande vitesse et ne cesse d’évoluer. Lancer son business en Chine permet de prévoir si vous allez réussir ou échouer.
Réussir en Chine suppose d’avoir des convictions fortes, une vraie vision du monde. Les attentes et comportements des consommateurs chinois ont beaucoup changé, les jeunes consommateurs chinois représenteront les trois-quarts du marché mondial du luxe d’ici 2020.
Prendre pour exemple les « New Energy Vehicles ». La Chine a su prendre le tournant des véhicules à Énergie nouvelles, leader mondial l’an passé !
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