La Mode s’invite aux Jeux Olympiques de Paris

 

 

Les Jeux Olympiques de Paris ne célèbrent pas seulement le sport, mais aussi la culture et la créativité.

En effet, la mode a occupé une place centrale lors de la cérémonie d’ouverture, conçue pour mettre en avant l’art à la française et le savoir-faire français.

La cérémonie d’ouverture a été marquée par un défilé de mode éblouissant qui a suscité de vives réactions. Des artistes de renom, tels que Lady Gaga et Céline Dion, ont été vêtus par de prestigieuses maisons comme Dior, apportant une touche française inimitable à cet événement d’envergure mondiale.

Mais la cérémonie n’a pas seulement mis en lumière les grandes marques.  Des jeunes créatrices parisiennes ont également eu l’occasion d’exprimer leur créativité. Jeanne Friot a habillé la cavalière représentant Jeanne d’Arc, tandis que Clara Daguin a habillé JULIET ARMANET et Sofiane Pomart, deux artistes incroyables qui ont su captiver le public.

 

 

Une Journée de Réflexion sur la Mode

 

Paris continue de se positionner comme la capitale mondiale de la mode, non seulement grâce à son histoire et son savoir-faire, mais aussi par son engagement envers une mode plus durable et inclusive.

Pendant les Jeux Olympiques de Paris, le Paris Media Center a organisé une journée de réflexion dédiée à la mode, comprenant deux conférences : « Pourquoi Paris est et restera la capitale mondiale de la mode » et « Mode & Durabilité : comment Paris soutient le développement d’une mode plus durable, engagée et inclusive ? ».

 

Mode Paris 2

 

Ces discussions ont permis d’explorer les enjeux actuels de l’industrie de la mode tout en mettant en lumière l’engagement de Paris envers une approche plus responsable et innovante.

Tous les acteurs qui ont contribué à l’écosystème de la mode à Paris étaient présents pour discuter de ces enjeux cruciaux.

 

Mode Paris 2 b

 

Parmi eux, Nicolas Bonnet-Ouladj, adjoint à la Maire de Paris, en charge des questions relatives au commerce, à l’artisanat, aux professions libérales, aux métiers d’art et à la mode ; Alexandre Boquel, directeur des métiers d’Excellence chez LVMH ; Pascal Morand, président exécutif de la Fédération de la haute couture et de la mode; Miren Arzalluz, directrice du Palais Galliera ; Yann Rivoallan, président de la Fédération du Prêt à Porter Féminin ; Mossi Traoré, créateur français et co-fondateur des Ateliers Alix ; NADA, lauréate du label Fabriqué à Paris ; et Hawa Sangaré, créatrice de la marque H.A.W.A au féminin…

 

 

Un Écosystème Dynamique à Paris

 

Nicolas Bonnet-Ouladj, adjoint à la Maire de Paris en charge de la mode, a souligné l’importance de cet écosystème qui relie les politiques publiques de la ville, les grandes maisons de mode et les jeunes créateurs.

 

Mode Paris 3

 

« Ces conférences avaient pour objectif de démontrer comment Paris a su bâtir un écosystème dynamique, essentiel à notre position en tant que l’une des plus grandes capitales de la mode au monde. Pour cela, il est primordial de commencer par la formation, notamment à travers des écoles prestigieuses comme l’école Duperré. Nous disposons également d’ateliers à Paris, avec un incubateur qui accueille chaque année 30 artisans, non seulement dans le domaine de la mode, mais aussi dans tous les métiers d’art. Cela s’inscrit dans une politique immobilière et foncière solide, incluant des hôtels industriels et des lieux emblématiques comme la Caserne, la Goutte d’Or de la mode, et la Cité de l’Industrie, où se trouve Hawa, un espace remarquable qui nous permet de relocaliser la fabrication à Paris.

Cet écosystème intègre également tous les métiers d’art, englobant non seulement le textile, mais toutes les disciplines qui interagissent ensemble. Cela se concrétise par des initiatives telles que le Prix de la Mode de Paris et le label Fabriqué à Paris, qui mettent en lumière ces talents.

Enfin, le lien avec les grandes maisons historiques est essentiel. Par exemple, Dior a établi un partenariat avec Clara Daguin et Jeanne Friot, créant ainsi un véritable pont entre les jeunes créateurs, la création contemporaine et les maisons établies. Cette collaboration permet non seulement de valoriser le talent émergent, mais aussi de renforcer l’héritage et l’innovation au sein de l’industrie de la mode.»

 

 

Métiers d’Excellence

 

Avec l’émergence d’une nouvelle génération de dirigeants, le groupe LVMH s’engage de plus en plus dans une démarche écologique. Il vise à promouvoir et à préserver ses Métiers d’Excellence, tout en cultivant un lien fort entre tradition et innovation, afin d’assurer la pérennité de ces savoir-faire pour les générations futures.

Alexandre Boquel, directeur des Métiers d’Excellence chez LVMH, a partagé ses réflexions à ce sujet :

 

Mode Paris 4

 

« Au sein du groupe LVMH, je dirige les Métiers d’Excellence, dont l’objectif principal est de préserver et de transmettre les savoir-faire artisanaux qui constituent notre patrimoine. LVMH regroupe 75 maisons, chacune abritant des maroquiniers, des couturiers, des joaillers et des horlogers, représentant ainsi un savoir-faire exceptionnel incarné par plus de 100 000 personnes à travers le monde.

Le rôle de mon département est de créer des formations pour ces artisans, mais aussi de susciter l’intérêt des jeunes pour ces métiers. Nous avons besoin de ces talents pour faire vivre nos maisons dans le futur. Ainsi, nous menons de nombreuses actions, non seulement en France, mais également à l’international. Nous sommes présents en Italie, en Suisse, au Japon, aux États-Unis, et cette année, nous allons lancer les Métiers d’Excellence en Chine, un marché stratégique pour LVMH.

Le 6 novembre, un grand événement à Shanghai marquera le lancement des Métiers d’Excellence en Chine. Cet événement mettra en lumière les métiers et les savoir-faire qui sont importants pour notre groupe dans ce pays. En Chine, nous avons des couturiers, des maroquiniers et des horlogers qui ont été formés et qui travaillent dans divers ateliers, qu’il s’agisse d’ateliers de réparation ou de personnalisation. Il est donc essentiel pour nous de valoriser ces métiers. Cette initiative coïncide avec le 60e anniversaire des relations diplomatiques franco-chinoises, soulignant l’importance d’un dialogue culturel entre la France et la Chine. »

 

 

Une Nouvelle Mode Innovante et Durable

 

Mossi Traoré incarne une nouvelle génération de créateurs qui allient passion, innovation et engagement social, faisant de lui un acteur clé dans le paysage de la mode contemporaine. Il a partagé ses réflexions sur son parcours et ses projets :

 

Mode Paris 5

 

« Je suis né à Paris, une ville qui reste emblématique pour le monde de l’art, de la culture et de la création. Paris est comme une éponge qui absorbe une multitude d’influences et permet à la créativité de s’exprimer pleinement. J’éprouve donc le besoin de créer ici, même si ma curiosité me pousse à explorer ce qui se passe ailleurs.

J’ai eu la chance de rencontrer des industries qui n’ont rien à voir avec la mode. Ensemble, nous nous sommes demandé : pourquoi ne pas établir un beau mariage entre nos savoir-faire ? À travers cette collaboration, nous proposons une nouvelle façon de consommer, une mode innovante qui se concrétise par la volonté commune d’un acteur de la mode comme nous, en partenariat avec des acteurs des secteurs du lait, du caoutchouc et des matériaux en fin de vie.

Nous travaillons sur le recyclage de leurs déchets, qui, une fois transformés, peuvent habiller le textile. Cela peut donner lieu à la création de nouveaux tissus ou à des procédés de teinture. Je me passionne pour cette démarche, car elle ouvre de nouveaux horizons créatifs et offre des solutions concrètes pour ces industries. Par exemple, les excédents de lait non consommables pourraient devenir une nouvelle ressource économique pour les agriculteurs.

À travers ce projet de création et d’innovation, je tire du plaisir tout en soutenant des acteurs de ces filières qui ne sont pas toujours en position favorable. Ce qui me motive, c’est que, au-delà de mon plaisir personnel de créer et de recevoir la reconnaissance du marché, du public et de la presse mode, mon projet puisse avoir un impact social positif sur certaines catégories de personnes . Ces rencontres ont été inattendues, mais je suis convaincu que les personnes dotées de bonnes valeurs et de bonne volonté sont destinées à se croiser pour discuter et réfléchir ensemble. Je suis curieux et j’aime découvrir de nouvelles initiatives. Ces rencontres, ont permis que nous pouvions accomplir de grandes choses ensemble.

Aujourd’hui, il est essentiel de réinventer notre approche. Nous ne pouvons pas rester chacun dans notre coin en pensant que nous allons apporter notre solution isolément. Chacun a besoin de l’autre. Pour avancer vers un monde meilleur, il est impératif de se tenir la main et de progresser ensemble. Si nous avançons de manière séparée, égoïste et individualiste, nous risquons de nous écrouler à un moment donné. »

 

Interview: Wendy

Texte: Hervé

 

 

 

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