Alexis Mabille est un créateur talentueux. Passionné de mode, il a pour lui, la joie de vivre et surtout : la plus grande confiance en lui !
Alexis est l’un des plus connus dans ce monde magique… a collaboré avec de grandes marques de luxe, pour ne citer que Diro... Depuis 2010, ce couturier est membre permanent de la Haute Couture française.
Alexis Mabille,
où la joie de vivre
Délicates, féminines et romantiques, ses collections invitent en permanence à la magie du jour comme de la nuit. Le nœud papillon reste son emblème fétiche, il le fait jouer sur des volumes étonnants, du plus impressionnant au plus infime. Son atelier est un cocon niché au cœur de la Galerie Vivienne (Paris 2ème) et c’est là que son cœur palpite. Alexis Mabille livre à Airs de Paris ses plus profonds secrets.
Pour vous, que représente « la Mode ? »
C’est pour moi, l’expression d’une chère passion ! Depuis toujours, j’étais déterminé à travailler dans ce secteur. La matière textile m’a inspiré. La mode a ce rapport « miroir » tellement serré avec l’être humain. On le comprend dès l’instant où l’on travaille avec les artisans. La Mode forme corps entièrement avec eux. Valoriser, embellir un corps humain est pour moi un enjeu de tous les instants. J’aime grâce aux volumes, entre autres, le rendre « le beau et confortable » ; j’aime transformer les volumes, ou paradoxalement « coller à la peau ». Grâce à mon regard, à ma main, les femmes rêvent de devenir sublimes !
Que pensez-vous aujourd’hui du métier de styliste ?
Quand j’étais enfant, je faisais déjà de la couture ! J’appartenais à une famille où ma mère ne cousait rien que pour le plaisir. Ainsi, j’ai commencé à coudre, à travailler tous les tissus. J’allais dans une petite boutique de décoration, non loin et je récupérais des échantillons… Après je m’amusais. J’ai commencé comme ça à fabriquer des accessoires pour mes amis, pour des poupées, pour mon ours en peluche… Ce monde nouveau, très imaginaire, empli de poésie était dans ma tête. Je créais toujours plus et je m’étonnais. Comme j’adorais dessiner, j’avais le sentiment que tout se produisait naturellement. Jusqu’au moment où je réalisais qu’il faudrait étudier. J‘en parlais à Christian Lacroix avec qui j’échangeais des lettres. Nous partagions d’une certaine façon la même passion. Je lui portais la plus grande admiration… Un jour, il me dit : « faut faire la Chambre syndicale… » Je l’ai écouté et j’ai suivi une formation à la Chambre syndicale. Manuel Garo chez Nina Ricci… Dior pendant une dizaine d’années… J’ai fait les plus beaux stages que chaque jeune couturier souhaiterait. Ensuite, j’ai réussi à monter ma propre marque de vêtements. Elle fut unisexe au départ, puis de haute couture. Quel trajet !
Y a-t-il tant de difficultés dans ce métier de créateur ?
Elles sont énormes mais ce sont, en fait des « challenges », des étapes à passer… Mon « plus » est d’être un créatif sans relâche ! Il me suffit de prendre un crayon et de dessiner. Mes idées artistiques s’alignent. Quelle chance ! Mais ce n’est jamais tout : il faut aller plus loin à chaque fois. Entre-le travail du dessin et le vêtement : il faut savoir le rendre crédible, savoir le réaliser. Les modélistes prennent alors la relève. Un designer doit savoir trouver les techniques, le bon tissu, une parfaite dentelle, un bouton, une fine broderie… Il me faut avoir en tête un volume est réalisable. Souvent dans les défilés, sont des vêtements très volumétriques ce qui signifie dans la matière un énorme travail technique. Savoir redonner au tissu choisi ses lettres de noblesse est un véritable défi pour tous les couturiers ! Le corps reste la base fondamentale, en le drapant, il faut le respecter. Pour conclusion : la plus grande difficulté est de rendre réelle ce que le couturier a en tête. Être fidèle du dessin au corps d’une femme qui voudra porter lce vêtement.
Y a-t-il des étapes difficiles à franchir ?
Certains moments sont difficiles parce qu’il faut travailler plus qu’il n’en faut ! Le moment des défilés est intense, aucun détail ne peut être épargné. Jamais je n’abandonnerai car ces moments sont forts et inoubliables. Chaque difficulté amène son défi. Il faut toujours recommencer ! Avec le Covid, le temps s’est arrêté… chaque artisan a continué d’avancer et j’en fis partie. Ma création fut d’autant plus grande. Dans un contexte sécurisé, je fus des plus chanceux. L’artisanat doit vivre et persévérer même si -comme notre atelier- nous sommes en nombre restreint. Et c’est une chance immense pour nous les Français. Faire du sur-mesure, travaille de ses doigts ! Mes clientes le savent, l’apprécient et reviennent pour cette raison.
Quelle magnifique joie de vivre dans votre travail, ce se sent !
Je ne m’en rends pas si bien compte, toujours je me remets en cause et j’aime ça. C’est ma personnalité. Je suis « solaire », un « joyeux » j’aime donner du bonheur aux autres. Je suis évidemment dans le même temps un « solitaire » très sérieux. Il me semble que de nos jours on recherche de la fraîcheur, de la beauté, du « fun ». La mode, en particulier la couture fera toujours rêver. Elle emmènera loin dans ces mondes imaginaires. La mode s’inscrira tout autant dans un bien être, dans une profonde confiance. J’aime présenter mes collections dans un cadre qui me ressemble, soit de joie de vivre, un cadre qui correspond aux besoins de chacun et de chacune. Les couleurs, les mouvements, la richesse des matières, certaines incrustations, certaines frivolités de transparence se regardent en face à face. Les mélanges sont des mariages heureux, ils peuvent être des choses sages ou espiègles… Un peu à mon image tout compte fait ! Mon métier est une fête, un moment palpable, empli de fééries et de surprises. Mes défilés sont un spectacle chargé d’émotion et de plaisir. Que le moment soit grave, ou joyeux, la création reste emplie d’émotions et de souvenirs à part. Mes mannequins le savent : leurs tenues correspondent au centième de millimètre près. Plaisir et élégance se veulent au rendez-vous !
Est-ce que le nœud papillon reste votre signature ?
C’est vrai que dans mes premières collections, j’ai travaillé le nœud papillon. Il fait partie intégrante de mon univers. Les lignes plutôt mixtes de mes nœuds papillons se distinguaient. On regarde plutôt le nœud papillon comme un élément masculin… J’ai su le mettre au féminin ! Dans toutes mes collections, ils sont représentés d’une manière ou d’une autre, que ce soit une robe, une veste, un chemisier…. Dans l’une de mes dernières collections, se trouve une grand robe bleu-nuit/couleur châtaigne. Légère en apparence, elle a paradoxalement cet incroyable volume. Sa structure intérieure est fluide, elle roule autour du corps. Un grand nœud vient se draper autour du corps, douce et folle à la fois ! J’adore ces mélanges de couleurs. Comme ils me font vibrer, cette robe est de loin l’une des plus incroyables !
Texte: Wendy et Michèle
Assistante de rédaction : Ruby Chavez et Wendy Goncalves
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07 / 2023
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